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© "À coeur perdu" de Sarah Saidan

Coeurs perdus : un programme de courts métrages en salles

Publiée le 23.09.2024

En partenariat avec L’Agence du court métrage et Brefcinema.

Trois films sur le thème de l’exil et du déracinement

Adrien Desanges, directeur du Studio des Ursulines, salle parisienne mythique située dans le Ve arrondissement, et cofondateur de la plateforme Benshi, destinée aux jeunes publics, est à l’origine de la distribution de ce programme de courts réunissant trois titres ayant connu de beaux, sinon d’exceptionnels parcours dans les festivals, avant d’être appréciés par les abonnés de Brefcinema.

Tous trois ont en commun de plonger dans l’intimité de personnages – et de cinéastes ! – autour de récits montrant toute la difficulté de quitter son pays, de s’éloigner de ses racines, de se couper de ses attaches, loin de sa famille et ses proches. Des motifs qui demeurent bien sûr d’une actualité brûlante, et sur lesquels des regards d’artistes sont toujours salutaires.

Parmi ces “cœurs perdus” ainsi croisés, on trouve le jeune héros du film de Saïd Hamich Benlarbi Le départ, dont la vie change à l’été 2004, celui de ses onze ans. Son père et son frère sont alors de retour au “bled”, venus de France, pour quelques jours, alors que son idole, l’athlète Hicham El Guerrouj, participe aux Jeux Olympiques d’Athènes. Un film sensible et très personnel, quoique pas tout à fait autobiographique, par le réalisateur de La mer au loin, présenté à la Semaine de la critique au mois de mai dernier et qui sortira le 4 décembre prochain.

Deux superbes œuvres d’animation encadrent cette fiction : Bach-Hông, d’Elsa Duhamel, et À cœur perdu de Sarah Saidan (visuel du bandeau). Le premier emmène au Vietnam dans les années 1970, alors que la guerre se poursuit et que la chute de Saïgon met fin à l’enfance dorée de sa jeune héroïne. Le second suit un réfugié venu d’Iran jusqu’en France avec sa famille et à qui survient une étrange mésaventure : agressé dans la rue et poignardé en plein cœur, il suscite l’étonnement général à l’hôpital, car il se trouve qu’il n’a pas de cœur, celui-ci étant sans doute resté dans son pays d’origine… Poétique et métaphorique, à recommander à toutes et tous…

 

Christophe Chauville, rédacteur en chef de Brefcinema

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